Whatever Girl "Activator"

Track Id

Vers le milieu des années 90 le DJ Junior Vasquez exerce une telle influence sur le milieu du clubbing new yorkais que de nombreux morceaux sont faits sur mesure dans l’espoir d’être joué au Sound Factory le club où il officie derrière les platines en tant que résident, souvent pour jouer des sets durant plus de 8 heures d’affilée. "Activator (You Need Some)" par Whatever Girl est l’un d’entre eux. Produit par le duo Louie Balo Guzman et Bill Coleman en 1994, "Activator" est l’archetype d’une "bitch track", c’est à dire un morceau de House fait durant les années 90 par la communauté queer afro-américaine et taillé sur mesure pour les dancefloors new yorkais où Vasquez reigne en main de maître. Hypnotique et comportant une rythmique plus dure que la House Garage new yorkaise, Activator dure plus de 10 minutes comme souvent de nombreux morceaux destinés au Sound Factory tels que "Factory" de Angel Moraes ou "Get Your Hands Off My Man" de Vasquez lui-même. Les vocaux très minimaux évoquent le besoin essentiel de porter de l’activateur de boucles pour cheveux crépus ou ondulés et le "Jheri Curl Sucker Wearin’ High Heeled Boots Mix" est une référence directe au rap aux relents homophobes de LL Cool J dans « Rock The Bells ». Sorti par Johnny Vicious, autre star de l’underground new yorkais et contemporain de Larry Levan, sur son label Vicious Muzik, le disque reçoit un mastering par nul autre que Tom Moulton, légendaire ingénieur du son new yorkais chez Salsoul et inventeur du maxi 45 tours. Armé de ces atouts, il dépasse rapidement les frontières du club land new yorkais, comme de nombreux titres poussés par Junior au Sound Factory, et devient un mini hit underground dans les clubs européens qui comptent tels que le Space à Ibiza, le Sub Club à Glasgow ou le Queen à Paris. Plus tard il sera réédité par l’équipe de Deep Dish sur leur label Yoshitoshi mais la version originale continue à faire des émules et encore récemment Activator est cité par le DJ Dance System comme un element essentiel de son set au Panorama Bar ... perpertuant ainsi la culture club queer noire américaine.