1990 et les débuts de la Garage House à Paris

Club Culture

En 1990 à Paris la House s'écoute et s'apprécie dans un cadre restreint et confidentiel. A l’époque la musique subit des préjugés homophobes et celui d’être associée à la consommation de drogues. De ce fait, elle est peu considérée par les amateurs de black music, qui ignorent les racines afro-américaines de cette musique pourtant clairement issue de la Soul, du Jazz et de la Disco. Seule la communauté homosexuelle et une poignée de DJs et de danseurs pionniers reconnaissent cette filiation et apprécient la véritable dimension fédératrice de la House. C’est dans ce cadre que naît l’after Kit Kat à Paris au tout début des années 90, au Privilège, club situé dans le sous-sol du mythique Palace au décor signé Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti. La musique est l'affaire de trois DJs Candy Eric (RIP), David Serrano (RIP) et André. C’est l’âge d’or de la House / Garage américaine et les disquaires de l’époque (Champs Disques notamment) abondent de vinyles fraîchement importés de New York sur des labels tels que Strictly Rhythm, 8 Ball ou N-Sync Inc. Le trio de DJs se relaie toutes les semaines derrière les platines du Kit Kat et développe une bande son très caractéristique, à la fois Soulful mais également trippée et mentale qui deviendra leur marque de fabrique et sera appréciée par tant de noctambules qui parviennent à franchir la porte très select du lieu pour danser dans un écrin de rêve le temps d’une matinée. Le succès sera de courte durée, en partie en raison des décès de Candy et Serrano, mais DJ André continuera d’officier aux platines du Palace pour les Gay Tea Dance du Dimanche où il instaure un rendez-vous qui fait la part belle aux sonorités R&B américains Soul, Disco et Garage jusqu’en 1996. Le Kit Kat n’aura eu qu’une courte période de gloire mais ses DJs auront suscité des vocations auprès de nombreux organisateurs parisiens dont notamment les DJs de la Cheers ou … La Mona !

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