Chiner de la galette noire à Berlin

S'il y a bien une ville européenne qui maîtrise l'art des magasins de disques, c'est Berlin. Marquée par un passé de division et de tyrannie, la ville se régénère aujourd'hui grâce à la musique. Depuis la fin des années 60-70, la scène musicale berlinoise s'épanouit, notamment à Kreuzberg, quartier autrefois défavorisé où artistes et immigrés turcs créent une nouvelle identité culturelle. Berlin devient un épicentre musical grâce aux pionniers du Krautrock comme Tangerine Dream, et à l'émergence d'une scène industrielle et punk, avec des groupes comme Einstürzende Neubauten dont les sons anarchistes, loin des clichés, participent à la chute du mur en 1989. Après la réunification, les raves illégales explosent dans l'ancien secteur soviétique, et Berlin devient un haut lieu de la Techno, attirant des danseurs du monde entier.
Les magasins de disques berlinois reflètent cette riche évolution musicale. Bien que certains ferment aussi vite qu'ils ouvrent, la ville regorge de boutiques telles que Hardwax, institution House et Techno fondée par le duo Basic Channel Mark Ernestus et Moritz Von Oswald (désormais situé à proximité du Tresor club), Sound Metaphors et son label éponyme, Elevate le record shop de Cinthie, Soultrade crée il y a plus de 25 ans dans le sillage de Jazzanova, ou encore le très respecté et éclectique Oye records dont le fondateur Markus Lindner aka Delfonic sera derrière les platines de La Mona ce samedi soir !