Pop, Dip and Spin, le Voguing durant les années 70 à New York

Danse

A New York, pendant les années 70 et 80, émerge une danse pratiquée par des personnes noires, latines, trans et gays inspirée à la fois par les poses des mannequins, les formes angulaires des figures égyptiennes ou militaires, la grâce du ballet jazz d’Alvin Ailey, les enchaînements de Kung Fu dont la popularité des films est énorme, et le "Freeze framing" des b-boys, dont la danse se propage rapidement à travers la ville. Au départ appelée “Performance” puis "Pop, Dip and Spin", la danse prend le nom "Vogue" fin 80. La pionnière de la ballroom, Paris Dupree, est en partie créditée de la création du Voguing. La légende raconte qu'elle danse en feuilletant une copie du magazine Vogue et s'arrête net en posant sur chaque temps du beat, en imitant les poses des mannequins. D'autres racontent que le Voguing est né dans la prison de Rikers Island.Durant cette période, l'homosexualité fait l'objet d'énormes préjugés, doublés encore lorsque l'on est issu des communautés noires et latino. Les gays se retrouvent en sécurité pour danser le Voguing sur le Christopher Street Pier (non loin du Stonewall Inn) ainsi que dans les clubs tels que Better Days (DJ Tee Scott) et bien sûr les balls qui depuis 1974 intègrent progressivement la catégorie performance. Au fil du temps, d'autres influences sont intégrées et le "New Way" apparaît vers 1991 (Pop Dip and Spin, devient alors Old Way), puis au milieu des années 90 arrive le "Vogue Fem". Mais au-delà de la danse, le Voguing représente une affirmation culturelle de la communauté noire et latino LGBTQ+ : une démonstration de fierté, de force et de grâce.Parmi les pionniers du Pop, Dip and Spin : Paris Dupree, Erskine Christian, Ronald Lamay, Stevie Saint Laurent…En France celles et ceux qui prolongent l’héritage du PDS sont : Lasseindra Ninja, Caroline Milan, Yanou Ninja, Tiger Saint Laurent, Nikki Gucci…Réalisé en collaboration avec @carolinekalie