Berlin 1989

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, devant les caméras du monde entier, les Allemands brisent le Mur de la honte qui divise la ville depuis le 13 août 1961. Historiquement, la musique électronique possède un ancrage à Francfort mais la Techno devient une véritable contre-culture dont les soirées underground fleurissent dans les nombreux bâtiments désaffectés de la partie Est de Berlin. La scène Rave s’établit et la vedette de la soirée est la fête elle-même. C’est l’époque des teufs illégales, toute une génération se persuade qu'une ère nouvelle arrive. Cette période pionnière est finalement avalée par l'industrie musicale et le tourisme, l’histoire est parfaitement racontée dans Der Klang der Familie (2012), un livre d'entretiens avec les protagonistes de l’époque, comme le producteur Thomas Fehlmann : “En 1988 est sortie cette première compilation de Detroit : Techno! - The News Dance Sound of Detroit (...) Si j'ai immédiatement été fasciné par la musique de Chicago, avec celle de Detroit, ça a été le coup de foudre”. Dans les années 90, aux USA, la techno n'a pas le succès qu'elle connaît en Europe. Contrairement à Detroit, Berlin crée une scène musicale électronique, de nombreux DJs américains viennent y jouer. Le club le plus mythique de Berlin ? Le Tresor, créé au début des années 90, lorsque l'un des gérants de l'Ufo (club acid house ouvert dans un sous-sol de Berlin-Ouest en 1988) découvre une salle avec des coffres, dans un ancien magasin à l'abandon. Le club existe toujours mais, depuis 2007, il a pris place dans une ancienne centrale thermique du quartier de Mitte. D'autres clubs sont devenus emblématiques : Le Planet, Le Bunker et l'E-Werk, une discothèque située dans une ancienne station électrique près de Checkpoint Charlie (1993-1997), c'est désormais une salle de concert. N’oublions pas le Watergate, le Panoramabar / Berghain, ce dernier s’est imposé comme la référence internationale du clubbing berlinois. La techno ne fait pas cavalier seul, les amateurs de House sortent au Madame Claude, au Prince Charles ou au Paloma Bar, où la Mona a plusieurs fois été invitée !