Flesh les mercredis soirs enflammés au Haçienda

Club Culture

En 1991 le mythique club mancunien de l’Haçienda vient de connaître l’une des plus mémorables explosions collectives à la fin des années 1980 avec l'arrivée de la House music sur le territoire européen. Mais ses soirées ne rencontrent plus le même succès que durant les "summer of love" (1988 et 1989), la drogue prend possession des lieux et surtout les gangs s'y installent attirés par l'important trafic qui s'y déroule. C'est dans ce cadre que naissent les sulfureuses soirées « Flesh », qui seront les soirées gay les plus convoitées d'Europe. Organisées par Paul Cons et Lucy Scher, les mercredis soirs, les nuits deviennent les plus rentables de l’Haçienda, permettant au club de survivre dans ses périodes financières les plus sombres. Le climat politique de l'époque est clairement antigay, et entreprendre un événement gay à Manchester est totalement tabou. Gangsters et "lads" évitent de passer la porte, mais cela laisse le champ libre à une autre clientèle plus ouverte et festive qui n’hésite pas à se déplacer depuis les quatre coins du pays pour venir assister aux soirées « Flesh » et à leurs incroyables décorations : cabines de douche dans les toilettes, cages suspendues au plafond ou même tables de massage. Le public prépare ses outfits plusieurs jours à l'avance donnant au lieu des allures carnavalesques. Les DJs résidentes de la soirée, Kath Mc Dermott et Paulette Constable, une première à l’époque où les femmes étaient peu nombreuses derrière les platines, font de ces soirées un symbole de l'inclusivité. La soirée s’arrête deux ans avant que l'Haçienda ne ferme définitivement ses portes en 1997 en raison d'une gestion financière catastrophique et une violence armée impossible à endiguer, mais les soirées "Flesh" laissent un héritage durable sur la ville en contribuant à changer les attitudes envers la communauté LGBTQ+. La série "Queer as Folk" s'inspire du premier slogan de Flesh "queer as fuck". Photos : @jonshard

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